Vouloir exporter était ambitieux pour la structure de 3 personnes que nous étions en 2004, car exporter c’est être capable de vendre malgré la barrière de la langue, mais aussi de pouvoir réaliser les vols de prises de vues sur place conformément aux lois et contraintes locales.
Une étude de marché et la confiance de Claudio Calzana, directeur commercial du journal L'Eco di Bergamo nous ont permis de signer notre premier contrat en Italie. Nous y réaliserons 16 000 photos sur plus de 1000 communes en 4 ans.
On pensait y trouver une réglementation similaire à celle de la France. C’était le cas, mais avec quelques surprises : la photo aérienne n’y était réellement possible que depuis 4 ans. Avant, chaque vol impliquait une autorisation de l’armée qui censurait toute photo contenant un élément jugé stratégique. On trouvait à l'époque en Italie des cartes postales où la gare au centre-ville avait été masquée dans la vue aérienne par une petite forêt…
Le plus surprenant étaient les minimas de hauteur de survol des villes : en France, ils sont les plus contraignant au monde, avec 1500 mètres pour les grandes villes et la possibilité d’obtenir une dérogation à 500 mètres moyennant beaucoup de formalités et un mois de délai.
En Italie, la réglementation sur le sujet tenait en deux lignes : « Pas de hauteur minimale de vol imposée sur les villes pour les hélicoptères civils » … que de temps administratif gagné pour nous !
Difficile, par contre, d’obtenir de l’essence sur les petits aérodromes où la station carburant est gérée par l’aéroclub. Pour des raisons fiscales, la revente de carburant leur était interdite. J’ai le souvenir d’une négociation épique sur un terrain au sud de Milan, d’abord pour que le président du club accepte de nous vendre de quoi finir notre journée de vol, et ensuite pour obtenir un reçu. Le « non » catégorique était devenu, après moultes palabres, un « oui, si on n’écrit pas dessus qu’il s’agit d’essence » : il avait donc noté sur le reçu : 120 litri di acqua minerale : €240,00 …
L’Italie évoque une météo ensoleillée, c’est vrai… mais la Lombardie, qui est une des plus belles régions que nous ayons survolées, se mérite : au nord, les lacs au milieu des montagnes génèrent vite des nuages ; au sud dans la plaine du Pô, le brouillard s’installe souvent durant les belles journées anticycloniques d’été. Les deux nous ont valu des dépassements significatifs du budget nuits d’hôtel…
Mais quand la météo est au rendez-vous, c’est un festival de couleurs et d’architecture : Des îles de rêve au milieu des lacs, des villas magnifiques sur leurs rives, des églises exceptionnelles… Une très très belle région. On a qu’une envie : Y retourner 😊