Il y des avions conçus pour le transport de passagers, d'autres pour le transport de fret, d'autres encore pour des activités plus spécifique comme l'épandage agricole. Mais ceux spécialement conçus pour la photographie aérienne ont été au final peu nombreux.
La photo aérienne oblique demande des vitesses d'évolution lentes et de grandes zones vitrées dans le fuselage (démontables de préférence). Les premiers avions étaient peu puissants donc lents et ne disposaient pas de cabine fermée, ils convenaient dès lors assez facilement à la prise de vue aérienne. Par la suite, ils devinrent plus rapides, et les photographes plus exigeants pour pouvoir exploiter au mieux les possibilités d'un matériel devenu plus perfectionné. L'un des premiers appareils spécialement conçu pour la photographie aérienne au début des années 20 était le Fairchild FC1 développé par Sherman FAIRCHILD, constructeur d'appareils de prises de vues aériennes qui souhaitait disposer d'un avion spécialement adapté à cet usage. Une petite centaine seront fabriqués mais FAIRCHILD deviendra dans la foulée un constructeur d'avions à part entière qui en près de 50 ans produira plus de 40.000 avions de tous types.
Fairchild FC1 - Photos DR
À la fin des années 30 un autre américain dont le nom a marqué l'histoire de la photographie aérienne décida de concevoir un avion répondant au mieux à ces contraintes. Baptisé Explorer il ne fut fabriqué qu'à un seul exemplaire, mais le succès de la compagnie de Ted ABRAHAMS lui fit survoler près d'une centaine de pays. L'appareil existe toujours aujourd'hui, conservé comme un élément du patrimoine national américain.
Explorer - Photos DR
Les avions utilisés pour la photographie aérienne étaient le plus souvent des avions à aile haute conçus pour l'observation, ils permettaient au photographe de travailler dans des conditions relativement correctes une fois une vitre ou une porte retirée.
Par la suite, les avions devinrent toujours plus performants (c'est à dire complexes et coûteux à développer) et la solution technique de bon sens se trouvait le plus souvent dans l'adaptation d'un avion existant en lui ajoutant des trappes, portes photo, supports de caméra que dans la conception de toutes pièces d'un nouvel avion dédié à cette spécialité.
Coté militaire, la plupart des constructeurs d'avions de chasse de la seconde guerre mondiale à nos jours ont pratiquement tous conçus une variante reconnaissance et photographie aérienne de leur modèle phare. Dans la même période coté civil se côtoyaient des appareils de tourisme (Cessna, Piper, Beech) modifiés de façon plus ou moins importantes et des appareils militaires réformés. En France l'IGN a ainsi utilisé de 1947 à 1979 des Bombardiers B17 rachetés aux surplus de l'armée américaine, remis en état et modifiés pour permettre l'installation des appareils de prises de vues verticales. Quelques Broussards, Cessna L19, Nord 856 ou 3400 ont aussi après une carrière militaire bien remplie, fait le bonheur de quelques photographes aériens civils. Certains d'entres eux apparaissent encore de nos jours dans les meetings aériens aux mains de collectionneurs passionnés soucieux de préserver un véritable patrimoine historique et technique.
B17
L19
Piper Cub
À partir des années 60 l'hélicoptère apparaît et coté avions tout s'accélère, la guerre froide a rendu pour les militaires l'acquisition d'images aériennes essentielle, il faut aller chercher souvent et discrètement des photos aériennes de l'autre coté du « rideau de fer » en volant très vite et très haut pour ne pas être vu, ou du moins pour ne pas être intercepté. Kelly JOHNSON concevra chez Lockheed les deux avions les plus ultimes jamais construits en termes de performances pour réaliser des photographies aériennes : l'U2 et le SR 71. Après eux pour faire mieux, la seule solution sera d'inventer les satellites...
L'apparition des hélicoptères a apporté de nouvelles possibilités à la photographie aérienne, l'hélicoptère reste depuis l'appareil le mieux adapté aux vues obliques qui demandent du vol lent à basse altitude, sa vitesse de vol proche de zéro si nécessaire permet un positionnement et un cadrage très précis. L'absence de tous les points habituels gênants pour le photographe sur un avion comme l'aile, le hauban, l'hélice, lui permettent une très grande facilité de travail. Quasiment tous les types d'hélicoptères sauf peut être les modèles les plus lourds, ont été utilisés en prises de vues aériennes que ce soit dans le domaine civil ou militaire
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