La Normandie est une des régions dans laquelle nous travaillons chaque année. En vol, on comprend très vite pourquoi les peintres impressionnistes ont adoré ses paysages. La lumière ici n’offre jamais les mêmes couleurs ni les mêmes reflets au fil de la journée, et sur les côtes, le rythme des marées modifie le paysage en permanence : on n’y fait jamais les mêmes photos.
Grand port industriel, petit port pittoresque, zones ostréicoles, paysages sauvages ou balnéaires très fréquentés, le trait de côte offre tous les sujets possibles, dans l’intérieur des terres, ils se déclinent de la grande agglomération au petit village au milieu du bocage Normand.
On trouve en Normandie des sites qui sont parmi les plus photographiés en France comme le Mont-Saint-Michel ou les falaises d’Étretat.
Mais réaliser des images aériennes en Normandie c’est aussi en permanence redécouvrir l’Histoire : Château Gaillard rappelle celle de Richard Cœur de Lion, le port du Havre, l’ère des grands paquebots transatlantiques, et que dire des centaines de sites dispersés dans toute la région qui rappellent ce jour de juin 1944 : même 80 années plus tard, les traces laissées par la plus grande armada donnent à réfléchir quand on les aperçoit en vol.
Le génie des caissons Mulberry dont certains flottent encore, l’immensité de la plage d’Omaha Beach, Pegasus Bridge, le mannequin accroché au clocher de Sainte-Mère-Eglise qui rappelle la mésaventure de John Steele, le sol de la pointe du Hoc mutilé de trous d’obus, le cimetière américain de Colleville-sur-Mer : un livre entier ne suffirait pas pour les recenser.
Les Journaux de Normandie y ont été nos premiers clients, notamment Paris Normandie, Le Havre libre, la dépêche d’Evreux, La Renaissance-Le Bessin. De nombreuses collectivités locales comme la communauté Urbaine de Cherbourg ou le conseil départemental de Seine Maritime les ont suivis, mais la commande la plus originale, celle qui nous a fait atterrir avec notre hélicoptère au sommet de la falaise d’Étretat, reste le tournage d’un clip pour Allan Théo en 2002.
Le storyboard prévoyait de filmer, depuis l’hélicoptère, le chanteur sur un cheval au galop sur le chemin des douaniers situé au bord de la falaise d’Amont, puis, devant ses musiciens installés sur la falaise d’Aval.
Habituer le cheval à l’hélicoptère qui allait le suivre de près, monter les instruments (dont une batterie complète) au sommet de la falaise par les 600 mètres de chemin pédestre depuis la ville d’Étretat, sans oublier les inévitables improvisations qu’apportent ce type de tournage…, Certains s’en souviennent encore, parmi eux notre partenaire en charge des images vidéo : Marc Schneider de Séquence Productions, un grand moment 😊