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Les 650 biiip de la LGV Est

Nos outils informatiques embarqués déclenchent automatiquement une photo à un endroit choisi et mémorisent sa position GPS avec une précision de quelques centimètres, et ce, même à 220 km/h en prenant une photo toutes les 2 secondes.

Mais à nos débuts, ces solutions n’existaient pas.

En 2005, les travaux de génie civil de la LGV Est de Paris à Metz étaient terminés. Orange devait installer le long du chantier les dizaines de pylônes GSM pour permettre aux voyageurs TGV de téléphoner sans perte de réseau.

Il ne doit pas y avoir d’obstacles entre deux relais GSM. Les remblais et ouvrages d’art de la nouvelle ligne avaient modifié les reliefs autour. Une couverture de la ligne en photos aériennes permettait aux équipes d’Orange d’élaborer un projet d’implantation sans perdre des semaines en repérages terrain. Il leur fallait pour ça des photos obliques sur les 260 km du chantier à intervalle régulier avec un recouvrement de 20 % d’une photo sur l’autre.

Prendre des photos dans l’axe d’une Ligne à Grande Vitesse en hélicoptère est simple : il suffit de voler à 100 mètres au-dessus de la ligne, légèrement de biais pour que le photographe puisse cadrer vers l’avant. Le vol s’effectue sans porte côté photographe car le plexiglas créerait du flou ou des reflets indésirables. Mais la difficulté en 2005 était de déclencher une photo tous les 400 mètres et de mémoriser l’endroit où elle avait été prise.

Maxime avait trouvé la solution : « À 80 km/h, une photo tous les 400 mètres revient à déclencher toutes les 18 secondes. Il faut que je garde une vitesse sol constante de 80 km/h et que toi tu reçoives un signal environ 1 seconde avant qu’on arrive au point prévu : au signal, tu ajustes le cadrage et tu appuies sur le déclencheur. Pour le signal, j’ai trouvé un logiciel de compte à rebours qui tourne sur PC portable. On le règle pour qu’il génère un bip toutes les 18 secondes, il suffit de brancher une oreillette sur le PC et de la mettre dans celle de ton casque pour que tu entendes le bip malgré le bruit ambiant. On ajoute un GPS de randonnée qui enregistre sa position toutes les secondes et on rapprochera l’enregistrement du GPS de l’heure prise pour chaque photo pour avoir sa position.

Le bricolage fait sourire aujourd’hui, mais il fonctionnait parfaitement. Seul souci : l’unique jour où la météo permettait de voler, (un 3 janvier), il faisait - 6° : 3 heures de vol à 80 km/h sans porte ça donne pas loin de - 20° ressenti dans la cabine, et 650 biiip dans l’oreille à supporter… puis, retour en sens inverse, toujours sans porte, par - 6°…

Beaucoup imaginent que photographe aérien, c’est se promener en hélicoptère quand il fait beau… si ç’était le cas, on s’ennuierait un peu 😊

Nous avons réalisé depuis nombre de missions sur les LGV : Suivi de chantiers ou de l’état du réseau, mais avec des températures bien plus clémentes 😊 découvrez quelques images ci-dessous.